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La crise politique que vit le Maroc n’est pas née ex-nihilo. Elle résulte d’un long processus ayant débuté après l’élection du nouveau secrétaire général du parti Istiqlal, Abdelhamid Chabat. Il n’a pas hésité à déclarer la guerre à l’actuel chef du gouvernement islamiste, Abdel-Ilah Benkirane, issu du Parti de la justice et du développement (PJD). Le PJD était le grand vainqueur des élections législatives du 25 novembre 2011, devenant la première force politique au Maroc avec 107 sièges à la Chambre des représentants, suivi par le parti Istiqlal avec 60 sièges.
Il y a deux mois, cette crise a pris une tournure bien plus préoccupante lorsque l’Istiqlal a annoncé son retrait de la coalition gouvernementale. Les responsables du parti fustigent les atermoiements de la politique de Benkirane depuis deux ans déjà. Ceux-ci déplorent l'absence de concertation au sein du gouvernement et une marginalisation du parlement. En réalité, l’Istiqlal ne veut pas prendre la responsabilité d’un bilan social très décevant, marqué par des décisions impopulaires comme l’augmentation du prix du pétrole et de certains produits alimentaires.
Face à cette situation, le roi Mohammed VI a adopté une approche plus prudente. Il laisse une très grande marge de manœuvre au chef du gouvernement pour corriger les dysfonctionnements du gouvernement. De même, il a invité les différentes parties du conflit à se conformer à la Constitution et aux institutions. Cependant, le 9 juillet dernier, le contexte politique s’est aggravé avec la démission des ministres de l’Istiqlal. Ils occupaient les postes clés du gouvernement - telles que les Finances, le Tourisme ou les Affaires étrangères. Ceci a conduit à l’effondrement de l’alliance gouvernementale et à l'intervention du chef de l'État.
Il y a deux mois, cette crise a pris une tournure bien plus préoccupante lorsque l’Istiqlal a annoncé son retrait de la coalition gouvernementale. Les responsables du parti fustigent les atermoiements de la politique de Benkirane depuis deux ans déjà. Ceux-ci déplorent l'absence de concertation au sein du gouvernement et une marginalisation du parlement. En réalité, l’Istiqlal ne veut pas prendre la responsabilité d’un bilan social très décevant, marqué par des décisions impopulaires comme l’augmentation du prix du pétrole et de certains produits alimentaires.
Face à cette situation, le roi Mohammed VI a adopté une approche plus prudente. Il laisse une très grande marge de manœuvre au chef du gouvernement pour corriger les dysfonctionnements du gouvernement. De même, il a invité les différentes parties du conflit à se conformer à la Constitution et aux institutions. Cependant, le 9 juillet dernier, le contexte politique s’est aggravé avec la démission des ministres de l’Istiqlal. Ils occupaient les postes clés du gouvernement - telles que les Finances, le Tourisme ou les Affaires étrangères. Ceci a conduit à l’effondrement de l’alliance gouvernementale et à l'intervention du chef de l'État.
Sortie de crise : les Scénarios possibles
Cette démission ouvre la voie à la première crise politique depuis l’adoption de la nouvelle constitution en juillet 2011. Sa résolution demeure conditionnée par le jugement royal. Le roi dispose, en sa qualité de chef de l’État, de prérogatives lui permettant d’assurer une gestion efficace de la crise.
Le roi pourrait rendre un jugement plutôt conservateur et refuser la démission des ministres de l’Istiqlal pour motif de maintien de l’ordre public. Dans ce cas, le gouvernement actuel poursuivra sa mission normalement jusqu’au terme du mandat prévu en 2016. Le roi pourrait renouveler sa confiance à Abdel-Ilah Benkirane, actuel chef du gouvernement, et lui demander de constituer une nouvelle coalition. Cette solution est la plus plausible.
La presse marocaine a déjà indiqué le début des « tractations en coulisse » avec certaines organisations politiques. L'entreprise s'annonce périlleuse. Un échec des négociations conduira probablement Mohammed VI à une troisième issue, plus radicale : des élections législatives anticipées, sous fond de crise politique.
Le roi pourrait rendre un jugement plutôt conservateur et refuser la démission des ministres de l’Istiqlal pour motif de maintien de l’ordre public. Dans ce cas, le gouvernement actuel poursuivra sa mission normalement jusqu’au terme du mandat prévu en 2016. Le roi pourrait renouveler sa confiance à Abdel-Ilah Benkirane, actuel chef du gouvernement, et lui demander de constituer une nouvelle coalition. Cette solution est la plus plausible.
La presse marocaine a déjà indiqué le début des « tractations en coulisse » avec certaines organisations politiques. L'entreprise s'annonce périlleuse. Un échec des négociations conduira probablement Mohammed VI à une troisième issue, plus radicale : des élections législatives anticipées, sous fond de crise politique.
Les islamistes du PJD, les plus grands perdants
Cette crise politique révèle l’incapacité du gouvernement actuel à répondre aux défis économiques, politiques et sociaux. Plusieurs experts avancent que les islamistes au pouvoir n’ont pas réussi à mettre en œuvre leur projet gouvernemental puisque « la croissance est faible et le déficit public est important » . Des éléments qui font que le chef du gouvernement est « très critiqué dans la presse et dans l’opinion » .
Le retrait de l’Istiqlal de la coalition affaiblit Abdel-Ilah Benkirane et son gouvernement. La deuxième force politique du pays est désormais dans l'opposition. Afin d'affaiblir davantage les islamistes, l'Istiqlal pourrait tenter de se rapprocher des partis de gauche radicale.
Il ne serait guère surprenant de voir Abdel-Ilah Benkirane et son parti subir le même sort que les Frères musulmans en Égypte. Cependant, le changement éventuel maroccain devrait se faire dans un respect relatif de la Constitution.
Le retrait de l’Istiqlal de la coalition affaiblit Abdel-Ilah Benkirane et son gouvernement. La deuxième force politique du pays est désormais dans l'opposition. Afin d'affaiblir davantage les islamistes, l'Istiqlal pourrait tenter de se rapprocher des partis de gauche radicale.
Il ne serait guère surprenant de voir Abdel-Ilah Benkirane et son parti subir le même sort que les Frères musulmans en Égypte. Cependant, le changement éventuel maroccain devrait se faire dans un respect relatif de la Constitution.